29.4.12

Le vrac

Sous le froid apparent, avril a brûlé à Montréal : 
on attend joyeusement le joli mai.







Des images qui bougent, des pages immobiles : on a parlé de L'Oie dans le monde internautique. Ce n'est guère important en regard de ce qui se joue dans la rue, se vit ces derniers jours, mais ça fait toujours plaisir de savoir que ce qui est publié comme bouteille à la mer suscite des échos.
Voici un peu ce qui se trouve, pour voir.
Le vrac, toujours, qui cache l'essentiel.






* Interviewé par CBC Radio, Éric Blackburn de la librairie Le Port de Tête, a eu la gentillesse de citer les productions de L'Oie de Cravan parmi les exemples de ce que sont de "beaux livres" : il parle en particulier de la maquette du tout récent Résolutions de Laurent Albarracin. Nous sommes flattés. On peut lire et entendre l'homme, ici.

* À peine arrivé en librairie au Québec, le livre Passage public de Joël Gayraud fait rêver un tout jeune lecteur ici.

* Typographie Inusuelle de Marc Pantanella, que nous avons publié l'année dernière en collaboration avec Finitude, s'est mérité le prix Expozine du meilleur livre francophone cette année. On peut en savoir plus ici,  et encore ici.

*  L'acteur Patrick Hivon — à sa façon ! — parle du livre Entre la ville et l'écorce de Robin Aubert, ici.

* Un an après sa sortie, le livre C'est la guerre de Byron Coley fait toujours parler de lui, en anglais du moins.  En plus des nombreux articles que nous avions signalés, le légendaire Dennis Cooper en a parlé récemment ici. On trouve également ceci dans cet étrange univers des blogues.

* Le chanteur Urbain Desbois, que nous sommes fiers de compter parmi les auteurs de L'Oie, participe à sa manière au mouvement de résistance actuel avec deux chansons : l'une ici, l'autre


Voilà qui termine ce long bulletin d'une fin de mois froide et pourtant brûlante.


19.4.12

19 avril 2012


Le temps et sa géographie

La lumière est différente depuis quelques jours : elle s'est faite joueuse, elle semble se payer notre tête. C'est sans doute ce bon vent qui bouscule les nuages et provoque des courses, des éclats et fait naître des ombres mouvantes. Il y a des bourgeons, des cris, de la poussière qui vole. La fenêtre du bureau de L'Oie est entrouverte ; elle est surtout sale mais c'est tant mieux : elle se fait l'écran sur lequel se projettent tous ces jeux. Il y a l'odeur aussi : un peu pourriture, un peu fraîcheur — l'odeur du monde qui change. Bien sûr, tout cela a un nom : brindille de temps, le renouveau, le changement. Certains n'aiment pas l'expression « Printemps étudiant ». On peut les comprendre : il y a réduction, bien sûr, et emprunt à d'autres printemps. Mais les étudiants sont bien vivants en ce moment. Et le mot printemps est bien joli, rien n'y fait. On souhaite qu'il ne soit pas qu'étudiant, qu'il ne dure pas qu'une saison. On souhaite que le sang, la sève, monte monte et monte : elle finira par atteindre la tête. Alors qui sait ce qui peut arriver ?

En tête

Pour l'instant, simplement, ce sont des livres qui sont arrivés chez l'éditeur. C'est un bonheur : la fraîcheur de l'encre, le poids de l'objet, la découverte des projets rêvés qui se matérialisent. On a reçu il y a quelques jours les Résolutions de Laurent Albarracin. Un recueil d'aphorismes tout en finesse, tout en mises en abyme. La couverture est un rappel de celle de À l'usage de Delphine de Pierre Peuchmaurd, autre recueil d'aphorismes, aujourd'hui épuisé, d'un poète qui compte énormément pour Laurent Albarracin comme pour l'éditeur. Reçu également, le Passage public de Joël Gayraud : le livre d'un promeneur attentif. Que ce soit à Prague, à Naples ou sur la pointe de Dungeness, près de la maison de Derek Jarman, Joël Gayraud sait voir et faire sentir l'essence des lieux traversés. C'est plus rare qu'on ne le croit ! On aurait aimé célébrer avec ces auteurs la sortie en librairie au Québec de leurs ouvages mais il semble qu'un océan nous sépare. Nous attendrons le Marché de la poésie de Paris pour boire à leur santé en compagnie de nos amis qui vivent sur cette rive.


À venir

Mais nous saurons célébrer de ce côté-ci des mers. On prépare un nouvel opuscule de Thierry Horguelin, Choses vues : un ensemble d'observations compilées par ce malicieux chercheur qui sait découvrir les déchirures dans l'apparente banalité du tissu quotidien. On en profite pour ressortir dans notre collection de poche « Petites pattes à ponts » son livre précédent, La nuit sans fin, qui était épuisé par la demande populaire. Juste coïncidence, Thierry sera de passage à Montréal fin mai lors de la sortie de ses livres : il y aura donc fête en sa bonne compagnie. Pour bien faire les choses, nous sortirons en même temps l'étourdissant ensemble de contes de Bérengère Cournut, Schasslamitt, que nous publions de conserve avec les éditions Attila de la bonne ville de Paris. Le vin sera français, l'humour sera belge : ce sont nos seuls plans arrêtés pour cette soirée. Pour le moment, faut songer à rentrer nos blancs moutons, se mettre à l'abri pour peaufiner les ouvrages : v'là la pluie, mironton mirontaine. 

9.4.12

On ouvre un livre au hasard et on lit



Tout se précise
ce que l'on voulait
beaucoup ou pas
entre nous
malgré les jours
des voix se joignent à nous
amoureuses
enfantines
elles nous enterreront
mon amour
lorsque nos diapasons seront cassés
au profit de plus petits

Pascal-Angelo Fioramore, Têtagoise

5.4.12

Dernières nouvelles de l'homme






Trouvé entre deux pages de l'édition de poche (Juliard, 1978)
des Dernières nouvelles de l'homme de Vialatte.